Ensemble, Bruxelles, la Flandre et la Wallonie peuvent devenir propres !

09.09.2021

La lutte contre les déchets sauvages est un long combat qui n’est pas encore gagné. En Flandre, une estimation régulière de la quantité de déchets sauvages est réalisée. Les derniers chiffres disponibles pour l’année 2019 ne sont guère encourageants bien au contraire. En Wallonie et à Bruxelles, de telles données n’existent pas ou ne sont pas publiques. Quelques données éparses (entre autres, les résultats du Grand nettoyage de printemps) laissent penser que la situation si elle ne s’empire pas ne s’améliore pas non plus franchement.

Avions-nous donc été trop optimiste lorsque, fin 2020, nous nous sommes engagés avec Comeos et Fost Plus dans le cadre d’une convention avec les trois ministres régionaux de diminuer les déchets sauvages de 20% ? Fevia ne le pense pas. En finançant tant en Flandre (Mooimakers) qu’en Wallonie (BeWapp) la création de cellules d’expertises régionales, nous avons mis en place les fondements pour une approche coordonnée de la problématique. Indéniablement, chaque commune avait une politique en matière de déchets sauvages avant la création de ces cellules. Toutefois, il y avait peu ou pas d’experts vers lesquels les communes pouvaient se tourner, peu ou pas d’approche régionale coordonnée et peu ou pas de stratégie globale en matière de déchets sauvages. A Bruxelles, même si le nettoyage est organisé au niveau régional via Bruxelles-Propreté, les mêmes constats pouvaient être faits.

Après 5 ans de fonctionnement de ces cellules, l’expertise a été construite et de nombreux outils ont été mis en place comme  :

  • Des coachings de communes et des plans locaux de propreté
  • Des formations pour les communes et agents constateurs
  • Des projets innovants comme le développement de la poubelle de rue idéale
  • Des tests pour des infrastructures adaptées sur les parking d’autoroutes
  • Une meilleure compréhension du comportement du citoyen en matière de déchets sauvages et dépôts clandestins
  • Des mesures et études diverses permettant de mieux expliqués et quantifiés les déchets sauvages
  • Des marques bien connues qui font campagne pour la propreté publique
  • Une mobilisation et reconnaissance des Mooimakers et des Ambassadeurs de propreté
  • Des campagnes de sensibilisation sur tout le territoire

​​​​​

Alors pourquoi tout cela ne fonctionne pas ou pas suffisamment ? Pourquoi certaines personnes se débarrassent encore de leur emballage, mégot de cigarette, bout de papier ou masque en le jetant sur le sol et dans la nature ? Que faut-il faire pour changer le comportement ? Dans certaines circonstances, il est possible, avec des mesures de prévention, de limiter l’apparition de déchets comme l’utilisation de gobelets réutilisables dans certains évènements et lieux appropriés.

Mais Fevia reste persuadée que si on veut arrêter d’éponger avec le robinet ouvert, il faut changer le comportement des citoyens. Nous n’y sommes pas arrivés jusqu’à présent. Il ne faut néanmoins pas baisser les bras et passer à une vitesse supérieure. Plusieurs initiatives doivent permettre de changer la donne :

  1. La Ministre Zuhal Demir a pris l’initiative de mettre de nombreux acteurs autour de la table pour ensemble lutter contre les déchets sauvages. Le monde de l’emballage dont Fevia et Fost Plus ont été sollicité pour y participer. Mais pas que. Pour la première fois, de nombreux autres acteurs comme le secteur du transport et de la construction ainsi que le monde agricole se sont engagés à prendre des mesures de sensibilisation. Tous les niveaux du pouvoir public se sont aussi engagés. Pour Fevia, c’est une excellente chose. En effet, les déchets sauvages ce n’est pas qu’une question d’emballages. Ce n’est que si on s’y met tous que l’on aura des résultats sur le terrain.
  2. Dans la cadre de cette charte, Fost Plus s’est engagé à financer pendant 5 ans des brigades de contrôleurs. L’objectif, tester et démontrer que la répression sur le terrain peut donner des résultats. On entend en effet trop souvent qu’il est très difficile de surprendre quelqu’un qui jette quelque chose par terre et que si c’est le cas, mettre une amende est difficile.  Avec ces projets de démonstration ciblés, nous souhaitons apprendre et démontrer que c’est possible. 
  3. Après De Haan et Anvers, Namur va tester à partir du 1er septembre The Click. The Click est un projet de Fost Plus. L’objectif est de récompenser via des UCoins le bon geste : celui de mettre son déchet dans la bonne poubelle publique. Celles-ci seront sur-triées pour récupérer un maximum de matériaux.  Pour Fevia, le projet The Click est une version moderne et efficace permettant de donner une « valeur » au déchet. Les projets pilotes déployés à grande échelle doivent nous permettre de voir si cela fonctionne ou pas.
  4. Fevia a pris également l’engagement de mobiliser encore plus ses membres. Nous souhaitons que toutes les entreprises (et pas seulement le secteur des boissons) mettent la force de leurs marques au service de la lutte contre les déchets sauvages. Fevia va les y aider. Nous allons aussi développer un code de bonnes pratiques dans le cadre de la distribution d’échantillons dans l’espace public.
  5. Les projets-pilotes en matière de prime de retour qui ont été déployé pendant deux ans dans plusieurs communes de Wallonie ont pris fin en juin. Une évaluation est en cours et sera disponible fin septembre. Sur cette base, il faudra examiner différentes nouvelles pistes d’actions. Fevia, et le monde de l’emballage de manière générale, se positionneront comme un acteur actif et ouvert à l’innovation comme en Flandre.
  6. A Bruxelles, le Ministre Marron a pris l’initiative de co-construire avec de très nombreux acteurs une stratégie en matière de propreté publique. Le monde de l’emballage souhaite ici aussi contribuer au succès de cette stratégie.
  7. Le 17 septembre prochain, Fevia Vlaanderen signera avec les Ministres Demir et Crevits le Green Deal « Anders Verpakt », un green deal qui a pour objectif de développer de nouveaux bussiness models visant à diminuer les emballages à usage unique notamment dans le take-away.

Est-ce que ces mesures seront suffisantes pour éradiquer complétement le problème des déchets sauvages ? Probablement pas. Il faudra encore plus de partenariats, plus d’implications de tous les acteurs et plus d’innovations. Mais cela va certainement nous permettre d’aller dans la bonne direction. La transposition de la directive en matière de Single Use Plastics va également changer la donne. En effet, à partir de 2023, les producteurs de produits qui se retrouvent dans les déchets sauvages devront financer le nettoyage. Tout le monde, et pas uniquement les emballages, seront concernés.

Le monde de l’emballage prendra ses responsabilités en la matière comme il l’a fait dans les années 1990 en créant Fost Plus, une véritable révolution à l’époque qui résulte dans de très beaux résultats. Ensemble, nous y arriverons !