Santé financière préoccupante pour les entreprises alimentaires

16.02.2021

Le bureau d’études Graydon, en collaboration avec la FEB, a analysé la situation financière des entreprises. Nous reprenons ici les résultats pour les entreprises alimentaires, présentés de manière schématique dans la « 9-box grid » ci-dessous. Celle-ci combine l’état de santé des entreprises avant le premier confinement et l’impact de la crise sur ces mêmes entreprises au 8 septembre 2020 (% entre parenthèses) et au 31 janvier.

Axe horizontal : la situation financière avant la crise

L’axe horizontal représente la situation financière des entreprises au 12 mars 2020, c’est-à-dire juste avant la mise en place de mesures de confinement suite à la crise sanitaire. La lecture se fait par colonne :

  • à gauche, les entreprises considérées comme étant « en grande difficulté » à la date du 12 mars, soit 6% des entreprises alimentaires ;
  • au milieu, les entreprises qui rencontraient des difficultés modérées à cette même date (8%) ;
  • à droite, les entreprises qui affichaient une santé moyenne à très bonne au 12 mars 2020 (85%).

Axe vertical : impact de la crise

Sur l’axe vertical, les lignes projettent l’impact de la crise, en ce compris les effets positifs des mesures de soutien.

  • En bas, les entreprises qui se retrouvent en grande difficulté à la suite de la crise actuelle : celles-ci ont donc besoin d’une injection immédiate de fonds;
  • Au milieu, les entreprises touchées qui arrivent, progressivement, au bout de leurs réserves;
  • En haut, les entreprises qui disposent encore de réserves largement suffisantes.

Les enseignements

En combinant lignes et colonnes, on obtient ainsi une matrice composée de neuf segments. Dans chacun d’eux est indiqué le pourcentage des entreprises de l’industrie alimentaire concerné au 31 janvier 2021, et entre parenthèses au 8 septembre 2020.

23% des entreprises alimentaires en grande difficulté financière

Le segment inférieur droit se démarque d’emblée : il s’agit des entreprises qui étaient en bonne santé jusqu’au 12 mars 2020 mais qui sont maintenant en grande difficulté malgré les mesures de soutien. Cela représente 23% des entreprises alimentaires au 31 janvier 2021, ce qui concerne pas moins de 10% de l’emploi du secteur. Il est important de noter que cette situation ne concernait encore « que » 16% des entreprises alimentaires début septembre 2020. Les nouvelles mesures liées à la deuxième vague, en Belgique et à l’étranger, ont donc sensiblement dégradé la situation financière des entreprises de l’industrie alimentaire.

5% des entreprises alimentaires en situation précaire

Le segment milieu droit reprend les entreprises qui ne sont pas encore en grande difficulté mais qui auront inévitablement besoin d’un coup de pouce supplémentaire à l’avenir. Au 31 janvier 2021, 5% des entreprises alimentaires sont dans ce cas-là.

Moins de 6 entreprises sur 10 encore en bonne santé

Le segment supérieur droit reprend les entreprises qui étaient en bonne santé avant la crise et qui disposent encore de réserves importantes. Elles sont encore plus de la moitié, mais leurs rangs se sont nettement clairsemés au cours des derniers mois (« plus que » 57% fin janvier de cette année contre encore 67% début septembre).

Comme le souligne l’étude Graydon : « Il ne fait donc aucun doute que les entreprises qui étaient en bonne santé avant la crise et qui disposent encore de réserves importantes ont également été nombreuses à subir les effets négatifs de la crise du coronavirus, ce qui les contraint à puiser pleinement dans leurs réserves. Ce dernier point ne doit pas être négligé. Les réserves qui doivent être utilisées aujourd’hui conduiront à terme à une réduction de la capacité d’investissement, et donc à un affaiblissement de la performance de nos entreprises à long terme. »