Compétitivité

Handicap salarial de 24 %

Le handicap salarial de l’industrie alimentaire belge (en tenant compte des subventions salariales) s’élevait, fin 2014, à près de 25 % par rapport à la moyenne pondérée des trois pays voisins.  Un niveau élevé intenable pour la position concurrentielle du secteur.

Grâce à différentes mesures du gouvernement (saut d’index, modération salariale, tax shift), le handicap salarial a baissé jusqu’en 2018. Sur base des calculs (provisoires) du CCE, le handicap salarial serait malheureusement reparti à la hausse ensuite.

 

Electricité plus chère, à cause des taxes

Les petites entreprises alimentaires belges à forte consommation électrique paient en moyenne leur électricité de 7 %, 33 % et 58 % plus chère que leurs homologues en Allemagne, en France et aux Pays-Bas respectivement. Avec des taxes 7 fois plus élevées que dans nos 3 pays voisins, la facture d’électricité finale est au moins 30 % plus chère en Belgique.

En 2021, ces surcoûts (les coûts découlant de la politique et dont le financement est assuré par les consommateurs d'électricité) ont augmenté de 13 % pour une entreprise belge électro-intensive et de 26 % pour une entreprise non électro-intensive.

Précision importante: ces surcoûts tiennent compte des compensations financières perçues par les entreprises qui participent à une « Energiebeleidsovereenkomst » (Flandre) ou à un Accord de branche (Wallonie) en échange d'efforts considérables dans le domaine de l'énergie. Sans ces compensations, l'augmentation des surcoûts serait encore plus importante.

 

La marge ne se redresse pas

La marge opérationnelle nette de l’industrie alimentaire diminue de manière structurelle. On peut cependant constater que, par le passé, le taux de marge s’était chaque fois relativement redressé après une crise (crise financière et économique de 2008-2009 – flambée des prix des matières premières alimentaires en 2011). Ceci n’est pas le cas pour la crise covid. En effet, en 2021, le taux de marge s’est redressé mais reste loin en-dessous de son niveau pré-covid. La flambée des coûts de production en 2021 explique cela.

Le reste de l’industrie manufacturière a quant à lui consolidé sa marge opérationnelle pour atteindre les 5,95 %, presque le niveau le plus élevé historiquement.

Pour l’industrie alimentaire, atteindre une marge suffisante reste un défi majeur. En effet, la marge permet aux entreprises alimentaires de réaliser des investissements mais aussi d’augmenter l’emploi.

 

Fiscalité indirecte très lourde

En 2021, l'emploi direct dans l'industrie alimentaire a rapporté près de 2 milliards d'euros de cotisations à la sécurité sociale, soit une augmentation de 18 % en dix ans. Cette augmentation s’explique principalement par une hausse du nombre de travailleurs dans l’industrie alimentaire et par l’indexation automatique des salaires.

Les nombreux taxes et prélèvements, hors TVA, pèsent très lourd (près de 1,8 milliards d’euros en 2021). Les accises sur les alcools ont ainsi rapporté 344 mio€, 179 mio€ sur les bières et 175 mio€ sur les eaux et limonades.

La compétitivité des entreprises alimentaires belges, et le pouvoir d’achat des ménages belges, est donc fortement handicapée par cette superposition de taxes.

 

Contribution aux finances publiques

Si l’on ajoute la TVA sur l’alimentation et les boissons (2,5 mia€), la contribution totale de l’industrie alimentaire aux finances publiques est de 7,3 milliards d’euros en 2021.