La chaîne agroalimentaire belge demande des mesures de soutien supplémentaires pour assurer la production alimentaire locale 

20.09.2022

Communiqué de presse de Agrofront, Fevia et BABM

La chaîne agroalimentaire belge produit chaque jour des aliments délicieux, durables et locaux, mais aujourd'hui, en tant que secteur à forte intensité énergétique et de main-d'œuvre, elle est soumise à une forte pression. Les organisations Agrofront (Boerenbond, ABS et FWA), Fevia et BABM demandent donc conjointement des mesures de soutien supplémentaires pour préserver la production et l'approvisionnement alimentaire.

Les pénuries menacent de paralyser la production alimentaire

En plus de l'impact de la montée en flèche des coûts de l'énergie et des matières premières et de la forte augmentation des coûts de la main-d'œuvre, nos entreprises agricoles et horticoles et nos entreprises de l'industrie alimentaire butent également sur la disponibilité de produits essentiels. Cette combinaison exerce progressivement une pression insoutenable sur le modèle de revenus de la chaîne alimentaire belge. En raison des prix élevés de l'énergie, la production d'engrais diminue, ce qui entraîne des pénuries de produits dérivés dans la chaîne, dont le CO2.

Par conséquent, de nombreuses entreprises sont aujourd'hui confrontées au choix difficile d'arrêter temporairement ou non la production cet hiver. L'arrêt de la production dans des secteurs extérieurs à la chaîne alimentaire pourrait également avoir un impact indirect sur nos produits alimentaires, via par exemple la disponibilité des matériaux d'emballage ou des pièces de rechange essentielles.

Mesures supplémentaires nécessaires pour assurer la production alimentaire 

Le gouvernement a pris des décisions importantes et nécessaires pour soutenir les entreprises la semaine dernière, comme la reconnaissance du secteur agroalimentaire comme secteur essentiel dans le cadre de l'approvisionnement en énergie et la réduction partielle et temporaire des accises sur l'énergie. Néanmoins, les organisations Agrofront, Fevia et BABM soulignent ensemble que des mesures plus décisives sont nécessaires pour assurer la production alimentaire cet hiver, éviter les ruptures dans la chaîne agroalimentaire et maintenir son potentiel de production à court et moyen terme.

Agrofront, Fevia et BABM demandent des mesures pour garantir la disponibilité et l'accessibilité financière de l'énergie et des engrais pour les produits agroalimentaires. En outre, il est également essentiel que les producteurs conservent les liquidités nécessaires pour payer des factures toujours élevées. Enfin, les organisations appellent à soutenir les investissements dans l'efficacité énergétique et la conversion aux énergies vertes indigènes. En l'absence de mesures supplémentaires, cette chaîne très tendue risque de se rompre, ce qui se traduira par des prix encore plus élevés et une offre réduite d'aliments durables, savoureux et produits localement.

Les producteurs de produits alimentaires pris entre le marteau et l'enclume

Prises entre le marteau et l'enclume, nos entreprises parviennent à peine à répercuter l'augmentation des coûts sur la chaîne, voire pas du tout. Elles sont confrontées à des négociations très dures et très déséquilibrées. Les chaînes de supermarchés n'hésitent pas à utiliser leur pouvoir de négociation disproportionné sur les fournisseurs, à la limite de l’inacceptable.

Par conséquent, la partie du surcoût que les consommateurs finissent de toute façon par payer en raison de prix des produits alimentaires plus élevés ne revient pas nécessairement aux fournisseurs. Par crainte de perdre des relations commerciales précieuses et nécessaires, nos entreprises hésitent à se plaindre des pratiques commerciales déloyales. Que la négociation soit dure est une chose, mais qu’elle dégénère en pratiques commerciales déloyales est inacceptable.

Nous demandons donc concrètement au gouvernement de faciliter les discussions entre fournisseurs et clients sur la répercussion des coûts et les ajustements nécessaires des prix, de fournir les leviers nécessaires à cet effet et, en tant que régulateur disposant de son propre droit d'initiative, de renforcer la loi sur les pratiques commerciales déloyales. Dans le contexte actuel d'explosion des coûts, attendre les plaintes qui n'arrivent pas par peur des représailles, n'est pas une option !