L’industrie alimentaire belge demande de tenir compte de la situation unique de la Belgique
L’industrie alimentaire belge déplore l’approche déplacée et trompeuse avec laquelle Recycling Netwerk tente d’imposer une consigne dans notre pays. Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, plaide ensemble avec les Brasseurs belges et FIEB, la fédération des Eaux et Boissons rafraichissantes, pour un dialogue ouvert sur l’impact réel de la consigne, tenant compte du caractère unique du contexte belge. Avec un sac bleu efficace et une problématique réelle d’achats transfrontaliers, une consigne dans notre pays n’est pas la meilleure solution pour contrer les déchets sauvages ni pour l’économie circulaire. Fevia précise que l’industrie alimentaire belge préconise de lutter contre les déchets sauvages grâce à l’approche globale à long terme de Bewapp et Mooimakers.
Appel pour un débat correct
Dans sa campagne en faveur d’un système de consigne en Belgique, Recycling Netwerk s’est adressé ces derniers jours directement aux entreprises belges. Les activistes ont confronté les employés aux portes des usines pendant les activités en cette période de fêtes, avec une question oui-non sans nuance sur la consigne. Fevia considère qu’une telle approche n’est pas appropriée et trompeuse. Le débat sur l’impact de la consigne est plus nuancé qu’une simple question oui ou non : dans certaines conditions, la consigne peut être une approche intéressante, mais vu le contexte particulier de notre pays, la réponse est toute autre.
« Un débat sociétal large en matière de déchets sauvages est une bonne chose. D’après notre analyse, la consigne n’est pas la solution adéquate dans un contexte belge. Nous sommes ouverts au dialogue sur le sujet, mais dans ce cas le débat doit se faire de façon correcte. Cela ne doit pas se faire sur base de chiffres farfelus qui surestiment le soutien de la population pour la consigne, ni en accaparant nos collaborateurs avec des slogans sans nuances », indique Jean Eylenbosch, le président de Fevia.
Seuls 22 % des consommateurs qui connaissent les inconvénients de la consigne restent en faveur
Les partisans d’un système de consigne estiment qu’il y aurait un large soutien pour la consigne, d’après un sondage réalisé par Test-Achats. En revanche, ce sondage ne mentionne pas les inconvénients d’une consigne pour les consommateurs belges : moins de confort, des produits plus chers et la possibilité d’une disparition du sac bleu. Un système de consigne ne concerne de plus que les emballages de boissons, qui ne constituent qu’une fraction minoritaire de l’ensemble des déchets sauvages, tant en termes unitaires qu’en volumes. Il n’offre donc d’aucune manière une solution à la problématique sociétale large sur la diminution des déchets dans son ensemble.
Une enquête iVox réalisée à la demande de Fost Plus présente une estimation plus réaliste du soutien de la population : quand il s’agit de choisir entre le sac bleu ou la consigne (qui consiste à garder et à rapporter les emballages vides à un point de vente), 45 % des Belges préfèrent garder le sac bleu, 1 sur 3 est neutre et seul 22 % est en faveur de la consigne. Fevia précise pour cette raison que l’approche innovante de Bewapp et Mooimakers, qui avec le financement de l’industrie alimentaire mise à la fois sur des mesures de prévention et de contrôle, doit pouvoir mettre toutes les chances de son côté pour arriver à un changement de mentalité des Belges sur le long terme.