5 conditions pour un système alimentaire durable, from Farm to Fork

04.06.2020

Le 20 mai dernier, la Commission européenne a publié sa stratégie Farm to Fork, pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement. Pour Fevia, cette stratégie n’est ni une surprise ni une révolution. Cela fait en effet plusieurs années que notre mission consiste en deux mots : croissance et durabilité, parce que si une croissance est importante pour notre secteur, pour l’emploi et donc la prospérité de notre pays, elle ne peut pas se faire de n’importe quelle manière.

Aussi, avec nos membres, Fevia a pris de nombreuses initiatives et engagements pour répondre aux nombreux défis sociétaux. Nous ne nions pas nos responsabilités mais recherchons de manière proactive des solutions permettant de produire de manière plus durable. Nous pensons aux conventions en matière de diminution de la quantité de sel et d’énergie dans nos aliments, au Belgian Pledge en matière de communication vers les enfants qui se renforce encore, aux engagements afin de rendre les emballages plus circulaires, aux accords volontaires pour diminuer nos consommations d’énergie et donc notre impact CO2, …

Toute notre stratégie en matière de développement durable a été rendue tangible et concrète dans les différents rapports de développement durable que nous avons publiés, le dernier datant de 2017. Juste avant le déclenchement de la crise du coronavirus, nous avions débuté un travail de réflexion en profondeur visant à renouveler en concertation avec nos membres et avec l’input des parties prenantes, notre stratégie de croissance durable. La crise du coronavirus a temporairement suspendu les travaux. Mais nous les reprendrons dès que possible riches de l’expérience et des leçons de la crise du coronavirus.

Nous avons le même objectif que la commission européenne. Faire évoluer le système vers un système équitable, sain et respectueux de l’environnement. Tout comme l’Europe, nous savons que cela représente de véritables opportunités. Outre la qualité, la diversité et l’innovation de nos produits, nous pouvons également mettre en évidence leur durabilité. Avec FoodDrinkEurope, nous mettons néanmoins 5 conditions de réussite en avant :

  1. Avoir une approche holistique impliquant un dialogue continu avec les acteurs du système. Nous rappelons ainsi que tant en Flandre qu’en Wallonie avec les autres acteurs de la chaine, nous avons déjà mis en place des démarches positives. Nous demandons aux autorités régionales d’intégrer et de renforcer ces démarches par le biais de leur stratégie.
  2. Sortir de cette crise. Notre secteur a souffert de la crise et souffrira encore. Les PME de notre secteur (plus de 95% de nos entreprises) peinent à garder la tête hors de l’eau, surtout celles qui sont étroitement liées à l’Horeca et l’exportation. Il faut les aider aujourd’hui et demain. Un système durable est aussi un système économiquement viable.
  3. Se baser sur des faits. L’alimentation est un domaine plus complexe qu’il ne parait. Il est très facile de prendre des décisions qui semblent simples mais qui peuvent s’avérer néfastes sur le long terme. Ainsi, diminuer drastiquement les emballages semble être une évidence mais c’est vite oublier que l’emballage permet d’éviter le gaspillage alimentaire, bien plus problématique qu’un peu trop d’emballages.
  4. Ne pas se croire sur une île. La Belgique est un petit pays avec une population abondante et un système alimentaire performant. Les relations commerciales avec l’étranger et plus particulièrement avec nos pays voisins sont primordiales. A l’heure où, à cause du coronavirus, de nombreux pays se replient sur eux-mêmes, nous continuons à plaider fortement pour le maintien du marché interne européen. N’ajoutons pas au Brexit d’autres exit.
  5. Maintenir la sécurité d’approvisionnement. La crise du coronavirus a montré que le système peut continuer à assurer suffisamment de nourriture mais le choc planétaire que le coronavirus a eu sur l’économie mondiale a également eu des répercussions sur notre système alimentaire. Une production agricole performante reste une priorité surtout si les sols agricoles doivent fournir non seulement les produits de base de l’alimentation, mais également les briques de base pour la chimie verte et la biomasse pour l’énergie renouvelable. Rien ne prouve qu’il sera possible de réaliser une révolution verte à l’envers : produire plus tout en utilisant beaucoup moins de pesticides, beaucoup moins de fertilisants et en augmentant de manière sensible l’agriculture biologique dans toutes l’Europe. C’est clair l’innovation dans tous les domaines devra être multipliée si on veut avoir une chance d’y arriver.

Des engagements, une nouvelle roadmap développement durable en préparation, cinq conditions, Fevia est prête à relever le défi. Mais Fevia ne le relèvera pas seule.  Elle le fera avec l’ensemble de ses membres et en dialogue continu avec les parties prenantes. Vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice ? Faites-nous signe !