7 opportunités pour le secteur alimentaire wallon

25.10.2022

Food Connections est LE rendez-vous annuel du secteur alimentaire wallon organisé par Fevia Wallonie et Wagralim. Invitées cette année au Château Bayard, les entreprises ont pu s’inspirer à travers différents séminaires et une séance plénière, et networker avec plus de 300 acteurs du secteur. Que faut-il en retenir ? Face aux crises successives, il faut oser se réinventer et continuer à innover en collaboration avec tous les partenaires de la chaine. On a retenu 7 opportunités pour travailler ensemble au système alimentaire de demain.

1. Privilégier les filières locales et durables

« Le développement des filières alimentaires locales, créatrices de valeur ajoutée chez nous, peuvent offrir une réponse aux pénuries de matières premières et des débouchés à toute la chaine. Nous y travaillons ensemble avec Wagralim », déclarait Anne Reul, Secrétaire générale de Fevia Wallonie, lors de la séance plénière. « Nous accompagnons actuellement trois appels à projets dans le cadre du plan de relance de la Région wallonne en matière de développement de filières et de relocalisation », précise François Heroufosse, directeur de Wagralim.

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Fevia Wallonie organise une séance d’information sur les filières locales le 9 novembre prochain. Pour en savoir plus, cliquez ici

 

2. Inclure les protéines alternatives comme option durable

Karine Charry (UCLouvain Fucam Mons), qui a présenté le premier séminaire, explique l’engouement des consommateurs pour les protéines alternatives : 

« Les consommateurs sont de plus en plus réceptifs aux protéines alternatives. Il suffit de constater l’évolution de l’offre de ce type de produits dans nos supermarchés pour s’en convaincre, partant du fait que les distributeurs répondent davantage aux attentes qu’ils ne tentent de modifier les habitudes des consommateurs.  Néanmoins, certaines idées ont la dent dure : la viande est toujours associée à une certaine image de convivialité et de force virile qu’il faut encore arriver à dépasser. Peut-être que le caractère imaginatif, audacieux et athlétique associé aux consommateurs de protéines alternatives permettra de convaincre les plus réticents à reconsidérer, en partie au moins, leurs habitudes alimentaires, et à introduire dans leurs menus ces alternatives permettant d’avoir une régime alimentaire plus équilibré ».

 

3. Booster son business à l’aide d’un réseau performant

Fevia et Wagralim unissent leurs forces pour aider les entreprises au jour le jour et leur montrer la voie. Le cœur du métier de Wagralim est l’innovation partenariale, en proposant et soutenant des projets collaboratifs et le pôle dispose d’un large réseau de partenaires pour accompagner les entreprises. 

Catherine Malingreau, Conseiller scientifique et règlementaire, et Yuan Chai, International Affairs Officer, chez Wagralim ont soulevé le rôle clé d’un réseau performant pour soutenir notamment un secteur comme celui des compléments alimentaires. « En l’absence d’une définition harmonisée, il existe encore d’énormes différences au niveau de la règlementation nationale des Etats Membres et cela constitue un frein pour le secteur. La Wallonie dispose d'un écosystème performant avec notamment le 'Belgian Health Ingredients Group' (BHIG) qui aide les entreprises à unir leurs forces et leurs compétences pour se développer à l'international et ainsi bénéficier d’une visibilité collective ». 

4. Intégrer l’énergie dans tous ses procédés

Les crises actuelles du réchauffement climatique et du coût de l’énergie imposent à l'industrie agro-alimentaire de revoir l'ensemble de son schéma énergétique.

« En tant que grand consommateur d’énergie, le secteur doit se réinventer pour rester compétitif. Pour y arriver, il est nécessaire d’intégrer ce changement de paradigme majeur : l’énergie n’est plus le support du procédé, elle y est complètement intégrée. Des technologies fiables et performantes existent déjà aujourd’hui sur le marché, comme par exemple des pompes à chaleur. Elles permettent l’optimisation des procédés afin de réduire considérablement sa consommation spécifique d’énergie primaire, en améliorant son efficience énergétique d’abord et en électrifiant ensuite. Avec à la clé, un impact positif sur les coûts de production et pour le climat ! », explique Sébastien Schellen (De Smet Engineers & Contractors).

 

5. Miser sur une distribution et une approche commerciale innovantes

Matthieu Vincent (DigitalFoodLab) a mentionné deux exemples d’entreprises très différentes qui ont réussi à se développer rapidement avec une approche commerciale innovante, mais qui ont un point commun : ne pas reposer sur une innovation technologique mais bien sur une innovation dans leur distribution et approche commerciale. « Premièrement, ces succès sont liés à une stratégie contrariante. C’est-à-dire qu’au lieu de miser sur le canal de vente “à la mode” du moment, ils ont identifié un axe majeur correspondant à leurs spécificités et qui était ignoré par la plupart de leurs concurrents. Deuxièmement, on remarque la présence à chaque fois d’un partenariat commercial et d’une relation forte entre le producteur et le distributeur. Ces partenariats sont à la fois différenciants pour le distributeur (en lui donnant un avantage concurrentiel à lui aussi) et sont portés par un marketing fort ».

6. Collaborer pour mieux maîtriser la qualité

A la suite des différentes crises relayées dans la presse ces dernières années, les consommateurs deviennent soucieux et conscients de la qualité de leurs aliments.

« Les industriels sont confrontés à des exigences de plus en plus élevées au niveau de la qualité microbiologique. Pour arriver à maîtriser les contaminations microbiologiques dans les industries, il est nécessaire d’avoir une approche globale intégrant aussi bien l’environnement, le produit et l’outil de production », indique Valentine Neirynck (Realco). « Notre collaboration avec Galactic et Food Chain ID, nous a permis d’augmenter la qualité de notre produit et à gagner du temps et de l’argent, par exemple en augmentant la durée de vie du produit fini et en réduisant les pertes alimentaires. Nous avons pu faire cela par exemple en ajoutant des additifs naturels dans le produit via Galactic, en améliorant la qualité du nettoyage et de la désinfection via Realco, ou en mettant en place de bonnes pratiques d’hygiène et leur suivi au niveau microbiologique via Food Chain ID. ».

 

7. Réconcilier l’humain et la performance

Enfin, les entreprises ne cessent de se moderniser et de se digitaliser. Dans un environnement en pleine mutation, il est crucial de se pencher sur la place de l'entreprise au sein de la société et de la meilleure façon de mettre l'humain au cœur de son organisation.

Laurent Gall, Coordinateur Formation Wallonie - Bruxelles chez Alimento, explique : « Des changements organisationnels permettent de rendre une entreprise plus agile et source de sens. Une étude récente, menée par HIVA dans le cadre de notre Chaire « Travail 4.0. dans l’industrie alimentaire » à la KUL, prouve que le soutien social, l'autonomie dans les tâches et la participation augmentent la faisabilité du travail et sont des facteurs qui augmentent le bien-être au travail des salariés. C’est aussi un atout non négligeable pour attirer et garder nos travailleurs ».

Alimento organise des Labs d’innovation, basés sur le projet WIFI (Work Innovation in the Food Industry), favorisant le partage des expériences et ouvrant  l’accès à un réseau encadré par des experts (LENTIC et Workitects). Pour en savoir plus, cliquez ici

 

En conclusion, on retiendra des orateurs de la plénière, tous engagés dans des filières locales –  Ludovic Spiers (Agrial), Guy De Mol (Moulins de Statte), Isabelle Coupienne (Graines de Curieux) et Clotilde De Montpellier (Farm For Good) – qu’il faut faire évoluer le système agroalimentaire en faisant co-exister plusieurs systèmes, tant au niveau national qu’international, et travailler avec tous les acteurs de la chaine, en particulier les agriculteurs. Les entreprises doivent certes être plus à l’écoute des consommateurs en amont, mais les consommateurs devront à l’avenir s’adapter aux nouvelles réalités du monde.

Découvrez ici les témoignages d’Arnaud Bonnel, président de Fevia Wallonie, et Guy Paternoster, président de Wagralim.

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