Industrie alimentaire et agriculture, nous sommes solidaires

27.04.2023

Une chose est sûre : sans agriculture, pas d'industrie alimentaire, et inversement. Nos entreprises alimentaires belges représentent le premier débouché de l’agriculture en Belgique : pas moins de 60 % des matières premières agricoles que nous utilisons dans notre secteur proviennent de chez nous. En tant que partenaires de la chaîne, nous sommes donc inextricablement liés. Mais il arrive aussi que des partenaires aient de temps à autre des points de vue divergents. Et oui : cela provoque parfois des tensions au sein de la chaîne... mais nous n'abandonnons pas pour autant nos agriculteurs. Au contraire, nous nous soutenons les uns les autres car nous devons œuvrer ensemble à un avenir commun et durable et garantir l’approvisionnement alimentaire, dans l’intérêt de tous. 

Tant en Flandre qu’en Wallonie, les différents maillons de la chaîne alimentaire, fournisseurs et acheteurs, sont interdépendants. Une chaîne solide nécessite donc des maillons solides. Cela vaut également pour les agriculteurs, qui n'ont pas toujours la tâche facile. Lorsqu'ils sont sous pression, nos entreprises alimentaires le ressentent également. Et inversement : la pression (des prix) accrue sur les entreprises a également un impact sur les agriculteurs. Il est donc important de se soutenir mutuellement et de rechercher des solutions équilibrées, même dans les situations difficiles.  

Prenons, par exemple, le dossier de l’azote en Flandre. Il est clair que des mesures s’imposaient. Accorder une compensation aux agriculteurs fortement touchés est à la fois légitime et indispensable. Mais nous devons également donner toutes les chances à l'innovation et aux mesures technologiques. Celles-ci sont également importantes pour atteindre les objectifs et réduire l'impact socio-économique sur l'agriculture et l'industrie alimentaire. Nous avons plaidé en ce sens avec nos partenaires (lisez notre communiqué de presse commun ici). Nous devrons absolument tenir à l’oeil les effets que les mesures issues de l'accord du gouvernement flamand auront sur les différents maillons de la chaîne. 

N'oublions pas que l'industrie alimentaire est également touchée dans le dossier de l’azote. Citons, par exemple, les nombreuses entreprises laitières, abattoirs, entreprises de transformation de viande et de production de plats préparés dépendant directement des agriculteurs qui vont devoir arrêter ou réduire leur production. Les agriculteurs sont le premier maillon de la chaîne, mais la réalité nous montre que les entreprises de l'industrie alimentaire, dont un grand nombre ont d'ailleurs beaucoup investi ces dernières années, sont également fortement impactées par l'accord sur l'azote.    

La co-création d’un système alimentaire plus durable est le point de départ de la roadmap de développement durable de l’industrie alimentaire belge, que Fevia a lancée en 2021. Nous y mentionnons explicitement l'ambition de formuler des réponses à la question « Que mangerons-nous demain ? ». Cependant, aucun maillon ne peut y arriver seul. Pour de nombreuses thématiques liées à la durabilité, la coopération entre les différents maillons de la chaîne est la clé. Aussi bien l’industrie alimentaire flamande que wallonne s’engagent donc dans de nouveaux projets afin de renforcer davantage leur ancrage local et leur coopération avec l’agriculture. Cela nécessite des efforts de la part des deux parties et la détermination nécessaire pour se préparer à ce qui vient.  

L’un des nombreux défis que nous devons relever ensemble, est d’atteindre les objectifs européens en matière de climat. Les entreprises du secteur alimentaire investissent depuis des années pour réduire au minimum leurs émissions de carbone. Etant donné que l’Europe ambitionne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, le défi consiste désormais à compenser également les émissions résiduelles. Actuellement, la plupart des projets de compensation carbone ont lieu à l'étranger mais en tant que secteur, nous voulons faire plus d'efforts pour la compensation locale des émissions de CO2

Dans le cadre de la stratégie alimentaire flamande, nous avons aujourd’hui la possibilité de participer à des projets pilotes afin qu’une compensation carbone soit possible dans notre pays. Celle-ci présente de nombreux avantages, tant pour l'environnement que pour les entreprises alimentaires et les agriculteurs. Rendre possible la compensation carbone chez nous permet de mettre en avant les relations de l’entreprise belge avec sa chaîne de valeur locale, ce qui contribue au maintien d’une agriculture de haute qualité et viable en Belgique.

De plus, les terres agricoles belges offrent encore beaucoup de potentiel en matière de stockage du carbone. Les agriculteurs peuvent, par exemple, miser sur des prairies permanentes, l’agroforesterie, l’agriculture régénératrice, ou d’autres pratiques culturales. L'apparition d'initiatives telles que CLAIRE, Soil Capital, Farming4Climate ou PlantC est également porteuse d'espoir. En Flandre, l'industrie alimentaire et les organisations agricoles sont en faveur, et la Wallonie s'y intéresse également. Mettons-nous au travail ! 

L'objectif final de la chaîne alimentaire est de devenir plus durable, tant par les produits agricoles existants que par les nouveaux produits. Les entreprises alimentaires flamandes et wallonnes participent à des projets d'innovation, en collaboration ou non, avec Flanders' FOOD et Wagralim, afin de développer de nouvelles filières  locales ou de renforcer les chaînes locales existantes. A cet égard, en tant qu'industrie alimentaire, nous veillons à faire les bons choix et à adopter des solutions durables pour chacun. Ainsi, Fevia Wallonie et Wagralim s'épaulent dans le cadre de plusieurs initiatives wallonnes : d'une part, le développement de filières locales, tel que prévu dans le plan de relance du gouvernement wallon, et d'autre part, le développement d’une filière protéines végétales, et cela avec le soutien d’organisations d’agriculteurs.  

Du côté flamand, nous avons la « Vlaamse Eiwitstrategie 2021-2030 » qui vise à introduire davantage de sources de protéines végétales dans notre alimentation. Fevia Vlaanderen et son fer de lance, Flanders' FOOD, sont également impliqués. Enfin, tant en Wallonie qu’en Flandre, le gouvernement encourage les agriculteurs et l'industrie alimentaire à privilégier et développer certaines filières, dont les filières végétales. Différents projets ont ainsi vu le jour : WALLEP (épeautre), Go4Plant (protéines alternatives), Marguerite Happy Cow (produits laitiers), LemnaPro (lentilles d'eau) et Protealis (soja).  

L'avenir est aux filières locales ayant une valeur ajoutée. En effet, les filières locales ne sont intéressantes que si elles répondent à une nouvelle demande du marché, si elles peuvent valoriser notre production agricole locale et offrir des débouchés à nos agriculteurs et à l'ensemble de la chaîne.  Dans le même temps, nous avons appris qu'avec un approvisionnement local en matières premières, nous disposons d'un système alimentaire plus fort et moins dépendant.  

Les entreprises alimentaires souhaitent acheter des matières premières locales quand c’est possible et quand celles-ci répondent à leurs besoins : une bonne qualité et des quantités d'approvisionnement suffisantes et constantes.  Mais aujourd'hui, la demande de certaines matières premières agricoles ayant un potentiel d'avenir dépasse parfois l'offre. Il y a pourtant tout ce qu’il faut pour développer de manière structurelle certaines cultures locales. La volonté politique existe et nous disposons des meilleures terres ainsi que de l'expertise.  Alors, qu’attendons-nous ?

En résumé, il n’y a aucun doute : l'agriculture et l'industrie alimentaire ont toutes deux intérêt à poursuivre leur étroite collaboration, de manière équitable et équilibrée, pour s'aider mutuellement à progresser. Nous sommes solidaires, n'est-ce pas ?  Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons continuer à construire un système alimentaire durable en Belgique.  En tant que premier employeur et investisseur industriel du pays, nous disons oui sans aucune réserve. 

L'un des objectifs de la roadmap de développement durable de l'industrie alimentaire belge est d'utiliser encore plus de matières premières locales.
Nous misons sur de nouvelles initiatives qui concernent l'agriculture locale. Voulez-vous en savoir plus ?  Rendez-vous sur www.Quemangeronsnousdemain.be.