La ministre Khattabi met l’alimentation à l’ordre du jour de la transition juste

Les 8 et 9 novembre derniers, Zakia Khattabi, la ministre fédérale du Climat, de l'Environnement, du Développement durable et du Green Deal, a tenu une conférence pour une transition juste. Des décideurs politiques, des parties prenantes, des experts universitaires et des citoyens se sont réunis pour discuter de la façon de remodeler équitablement notre économie et notre société.

Pendant ces deux jours, la transition juste a été abordée sous différents angles, thèmes et secteurs, tels que l'agriculture et l’alimentation, le transport et la mobilité, la construction, la santé, l'énergie, le financement et les investissements, la lutte contre la pauvreté, etc.

Des systèmes alimentaires sous pression : et maintenant ?

Lors de la conférence sur la transition juste, les orateurs ont à nouveau souligné le fait que les systèmes alimentaires sont de plus en plus sous pression en raison du changement climatique (par exemple, en raison d'événements météorologiques extrêmes, d'inondations, etc.) Conséquence directe : durant certaines périodes, la production, les chaînes d'approvisionnement et la sécurité alimentaires peuvent être compromises. La conférence pour une transition juste avance un certain nombre de considérations et de solutions :

• Pour atteindre les objectifs de neutralité climatique d'ici à 2050, tous les secteurs belges doivent redoubler d'efforts. Pour l’alimentation, la conférence donne la priorité à la lutte contre les excédents alimentaires, à la réduction de la consommation de viande, à l'élimination progressive des pollinisateurs synthétiques et des pesticides chimiques, à des méthodes d'élevage et de gestion des terres plus respectueuses de l'environnement. Pour améliorer l'utilisation des terres, elle préconise l’accroissement des forêts ainsi que des cultures non alimentaires ;
• La conférence propose des mesures politiques hybrides ayant des objectifs à la fois environnementaux et sociaux. Prenons l'exemple du lien entre l’alimentation, la santé publique et le problème de la pauvreté. Lors de la conférence, l’accent a été mis sur des mesures qui visent une alimentation plus saine et des modèles agricoles progressifs, sans que le coût en soit ressenti par les personnes à faibles revenus. Ces mesures doivent mener à une plus grande résilience, à une réduction des émissions de CO₂ et à une amélioration du bien-être ; 
• Les pays industrialisés doivent investir entre 2 % et 4 % de leur PIB moyen entre 2017 et 2050 pour lutter contre le changement climatique. En 2020, le SPF Finances et le SPF Santé publique ont estimé qu‘environ 13 milliards d'euros par an seraient mis à disposition pour des subventions destinées à l'élimination progressive des combustibles fossiles. La voie vers la neutralité climatique crée ainsi de nouvelles opportunités d'investissement et d'innovation, y compris pour le secteur alimentaire.

Vous voulez en savoir davantage ?

La conférence « Just Transition » démontre encore une fois que l’alimentation est au cours des débats sociétaux lorsque l’on parle de l’avenir de la planète. Avec sa roadmap de développement durable, Fevia a défini avec ses membres la voie à suivre. Lors du processus Just Transition, Fevia a souligné à plusieurs reprises que de nombreuses entreprises du secteur alimentaire s’engagent déjà vers plus de durabilité, chacune à sa manière et en fonction de son environnement propre. Un effort doit aussi être fait en matière de cohérence entre les différentes législations et de simplifications administratives. Trop d’énergie est consacrée à des rapportages et autres obligations administratives, ce qui laisse à toutes les entreprises et plus particulièrement les PMEs, nombreuses dans le secteur, peu de temps et d’énergie pour des actions concrètes sur le terrain. Cela aussi, c’est la transition juste.     

De plus amples informations sur le processus « Just Transition », ainsi que sur les différentes recommandations et études, sont disponibles ici.