05.08.2025 Actualité

La voix de l'industrie alimentaire : de la taxe sur les déchets sauvages à l’accord commercial UE – États-Unis

Que mangerons-nous demain ? C’est pour répondre à cette question que le secteur alimentaire souhaite prendre l'initiative de collaborer avec les consommateurs, les partenaires de la chaîne et d’autres stakeholders à un système alimentaire sain et durable. Pour cela, nous avons besoin d'une politique déterminée : un message clair que Fevia a partagé dans les médias ce dernier mois.

L’accord commercial UE – États-Unis pousse l’industrie alimentaire belge à la réflexion

L'Union européenne et les États-Unis ont signé un accord commercial imposant désormais un droit de douane de 15 % sur les produits alimentaires et les boissons européens. Fevia voit d'un bon œil la fin d’une longue période d’incertitude pesant sur les entreprises alimentaires belges, mais exprime son inquiétude face à l’instauration du droit de douane, notamment pour les sous-secteurs fortement dépendants des exportations. Face aux tensions géopolitiques actuelles, des mesures structurelles s’imposent pour préserver la compétitivité internationale du secteur.

L'industrie alimentaire wallonne sous pression après une année difficile

L’année 2024 s’est révélée particulièrement éprouvante pour l’industrie alimentaire wallonne. La baisse de 2,9 % du chiffre d’affaires s’accompagne d’une production retombée au niveau le plus faible depuis 2017, tandis que les exportations diminuent pour la deuxième année consécutive. Lors de la Foire Agricole de Libramont, Fevia Wallonie a appelé à renforcer la collaboration au sein de la chaîne alimentaire, à garantir des échanges commerciaux équitables et à mettre en place une politique cohérente en concertation avec toutes les parties prenantes. L’objectif : travailler ensemble à la création d’un système alimentaire durable.

Taxe sur les déchets sauvages... poubelle !

Début juillet, les trois régions belges ont approuvé l’instauration d’une taxe sur les déchets sauvages, visant à responsabiliser les producteurs pour les coûts liés au ramassage des déchets sauvages.  Cette mesure représente un coût supplémentaire de 102 millions d’euros pour les entreprises qui commercialisent certains emballages, en plus des taxes sur les emballages déjà en vigueur. La facture globale s’élève à 753 millions d’euros, ce qui constitue un poids considérable pour des entreprises déjà affectées par des coûts importants et des désavantages concurrentiels. Fevia s’oppose à cette nouvelle taxe qui, selon Bart Buysse, CEO Fevia, encouragera encore davantage les achats transfrontaliers : « La forte pression fiscale, notamment sur les emballages de boissons, est déjà un facteur majeur de l’augmentation des achats transfrontaliers. »

Pression internationale sur les entreprises alimentaires belges

L'industrie alimentaire belge continue de subir la pression de la concurrence étrangère, comme le modèle ultra-bon marché de Temu, qui va à l’encontre de notre engagement en faveur de la qualité et de la durabilité. Les achats transfrontaliers restent également populaires : bien que le nombre de Belges se rendant en France pour faire leurs courses ait diminué en 2025, la valeur totale des achats transfrontaliers a augmenté de 25 % sur l’année écoulée. La taxe française sur les boissons sucrées, entre autres, a réduit l’avantage de prix. Résultat ? Les consommateurs se tournent de plus en plus vers le Luxembourg et l’Allemagne pour faire leurs achats. Fevia appelle à une concurrence juste et équitable, afin d’assurer une rémunération adéquate à chaque maillon de la chaîne.