7 leviers pour le futur gouvernement fédéral

03.09.2020

Pouvons-nous espérer un nouveau gouvernement fédéral et, si oui, quand ? C’est encore assez trouble pour le moment. Mais il ne fait aucun doute que nous avons besoin d'un gouvernement fort pour la reprise économique et créer le cadre adéquat pour les défis auxquels nous sommes confrontés. L'industrie alimentaire a d’ores et déjà l'ambition de contribuer à une telle relance, de revenir au potentiel de l'année record 2019, de s'appuyer sur la résilience démontrée par nos entreprises en 2020 et enfin, d'offrir des perspectives d'avenir. Sous la devise #ReverseTheCurve, Fevia présente donc un plan comprenant 7 leviers concrets avec lesquels le prochain gouvernement fédéral pourra donner un coup de pouce à nos entreprises alimentaires - et donc à l'économie belge. 

#ReverseTheCurve

L'année 2020 restera dans l'histoire comme celle où une crise sanitaire mondiale s'est transformée en crise économique. Malheureusement, l'industrie alimentaire belge a également été touchée. Et pourtant, en tant que secteur essentiel, l'industrie alimentaire a continué à travailler pour assurer l'approvisionnement alimentaire. Grâce aux nombreux #FoodHeroes, nos entreprises ont réussi à faire profiter tout le monde de de savoureux aliments et boissons en suffisance, même en plein confinement. Mais ces efforts ont eu un prix...

Les nombreux investissements dans des mesures de protection, l'augmentation des coûts de l'absentéisme, des matières premières, du transport et de la logistique et la baisse des ventes dans l'horeca, le food service et l'exportation : les entreprises alimentaires ont toutes été touchées par la crise du coronavirus. D’après des enquêtes menées par Fevia auprès de ses membres, il apparaît que la plupart des entreprises alimentaires s'attendent à une baisse de leur chiffre d'affaires de 10 à 35 % cette année. De nombreuses entreprises ont également dû recourir au système du chômage temporaire en pleine crise, pour 30 % de leurs employés en moyenne. 

La crise a donc mis un terme brusque, pour le moment du moins, à la belle histoire de la croissance que notre industrie alimentaire a enregistrée ces dernières années. L’année 2019 a même été une année record absolue en termes de chiffre d'affaires, d'investissements, d'exportations et d'emplois et avec un marché intérieur qui - enfin - s'est redressé. Ces bons résultats d’avant la crise font que nous osons faire part de notre ambition de renouer avec la reprise économique, après la crise.

La protection de la santé publique reste, bien entendu, une priorité. Notre système de santé est resté performant en pleine crise, et ce grâce aux efforts collectifs déployés pour réaliser #FlattenTheCurve. Mais à présent, nous devons aussi nous atteler à #ReverseTheCurve : une courbe économique inversée, qui remonte à nouveau. En tant que pilier de l'économie belge, l'industrie alimentaire est parfaitement placée pour y jouer un rôle crucial.

À cette fin, nos entreprises ont également besoin de continuer à recevoir du soutien de la part du futur gouvernement fédéral. Plus tôt cette année, nous avons élaboré un plan avec trois recettes pour #ReverseTheCurve : une pour renforcer le marché belge, une deuxième pour renforcer le commerce international et une troisième pour soutenir nos Food Heroes (de demain). Sur la base de ce plan, nous présentons aujourd'hui 7 leviers concrets avec lesquels le prochain gouvernement fédéral pourra donner à nos entreprises alimentaires - et donc à l'économie belge - l'oxygène nécessaire à la réalisation de notre ambition :

  1. En mettant ensemble un terme aux achats transfrontaliers, nous conservons pas moins de 850 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire dans notre pays et évitons au gouvernement de perdre 170 millions d'euros de revenus. Nous demandons donc un engagement pour nous atteler ensemble au problème des achats transfrontaliers en les identifiant, en les objectivant et en trouvant des solutions.
  2. Des règles équitables pour tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire sont une condition de base pour des pratiques commerciales loyales ainsi que des prix corrects et des marges viables. Cela profite également aux petits producteurs et aux consommateurs. Nous demandons dès lors une mise en œuvre correcte de la directive européenne sur les Unfair Trading Practices, adaptée à la situation belge et avec une protection égale pour tous les producteurs et fournisseurs, quelle que soit leur taille.
  3. Investir intelligemment dans l'économie circulaire peut aider les entreprises alimentaires à travailler plus efficacement et à apporter des réponses aux défis climatiques et environnementaux. Nous demandons d’impliquer le secteur dans l'élaboration d'une approche cohérente qui utilise les possibilités offertes par la stratégie « Farm to Fork ».
  4. Les exportations sont le moteur de croissance de l’industrie alimentaire belge. Luttons donc contre le protectionnisme, en Europe et dans le monde. Nous demandons du soutien pour des accords commerciaux équilibrés, le rétablissement des relations commerciales avec les États-Unis dans le cadre du conflit Airbus-Boeing et un futur partenariat économique avec le Royaume-Uni qui permette de maintenir un commerce fluide de produits alimentaires et de boissons avec le Royaume-Uni et qui garantisse un level playing field.
  5. Comme 75 % de nos 27 milliards d'euros d'exportations sont destinés aux pays de l'Union européenne, nous plaidons pour exploiter au maximum les possibilités offertes par le commerce européen. Nous préconisons de rendre les fonds de Next Generation EU accessibles aux entreprises alimentaires, en particulier aux PME exportatrices. Et nous demandons aussi que l'industrie alimentaire soit impliquée dans l'élaboration du plan national belge Recovery & Resilience.
  6. En tant que petit pays ayant une économie ouverte, nous devons renforcer notre image internationale. Avec la marque générique de promotion « Food.be – Small country. Great food. », l’industrie alimentaire dispose d’une excellente carte de visite pour notre pays. Nous demandons de soutenir cette initiative et de renforcer le message à l'étranger selon lequel nos entreprises sont « opérationnelles » et « open for business ».
  7. Même si la crise exerce une forte pression sur nos entreprises et leurs #FoodHeroes, le besoin de personnel techniquement et scientifiquement qualifié est toujours présent dans nos entreprises alimentaires. Nous préconisons donc un cadre fédéral adapté pour renforcer le flux entrant et sortant de profils techniques et scientifiques indispensables dans et vers notre secteur