Fevia s’engage pour plus d’emballages industriels circulaires

08.12.2020

Rendre les emballages plus durables est l’un des objectifs de l’industrie alimentaire belge. Cela vaut pour les emballages ménagers mais aussi pour les emballages industriels. Aujourd’hui Fevia veut aller plus loin. « Avec la Plateforme Emballages de la FEB, Beci, UWE et Voka, nous avons tracé les lignes d’un plan ambitieux pour plus d’emballages industriels circulaires », nous explique Ann Nachtergaele, Environmental Affairs & Energy Director de Fevia, et présidente de la Plateforme Emballages et Déchets d'Emballages.» Elle nous en dit plus sur ce programme d’action ambitieux. 

Tout d’abord, quand on parle des « emballages industriels », de quoi parle-t-on exactement ?

« Un emballage ménager, chacun sait ce que c’est : c’est la bouteille en verre, la boite de conserve, le blister en plastique, la boite de carton, le carton à boissons, … des emballages que vous retrouvez tous les jours dans votre armoire et qui servent à préserver les produits alimentaires. Les emballages industriels par contre sont moins visibles pour les consommateurs que nous sommes.

Ce sont d’une part les emballages qui servent à transporter les produits ménagers, comme par exemple des caisses en carton, des palettes ou des films plastiques. Et d’autre part, les emballages de produits à destination d’autres entreprises, comme un sac de farine pour les boulangers, un bidon de purée de tomate pour un producteur de pizzas ou un grand sac de pommes de terre prédécoupées pour les friteries. Tous ces emballages, pour les produits alimentaires mais aussi les produits chimiques, de la construction, et des nombreuses autres activités économiques, représentent en Belgique 750.000 tonnes. »

Et qu’en est-il du recyclage de ces emballages, la Belgique est bonne élève?

« En Europe, la Belgique est non seulement un exemple, mais aussi une exception. Les autorités belges ont choisi d’imposer au monde économique des objectifs de recyclage pour les emballages ménagers d’une part et pour les emballages industriels d’autre part. Nous sommes le seul pays européen à avoir des doubles objectifs. Cela a amené à la création de Fost Plus d’une part et de Valipac d’autre part.

Par ailleurs, le monde économique a décidé de construire une stratégie et des actions efficaces et efficientes pour les deux types d’emballages. C’est une des raisons qui permettent d’atteindre aujourd’hui un taux global de recyclage pour les emballages industriels de 89,7%. »

Un taux de recyclage de près de 90 %, c’est exemplaire. Pourquoi faut-il encore un plan d’action ?

« Nous sommes effectivement au top et un exemple pour l’Europe aujourd’hui, mais nous voulons aussi le rester demain. C’est la raison pour laquelle nous voulons nous attaquer aux 10,3% d’emballages restants qui ne sont actuellement pas recyclés. Nous voulons aussi répondre à d’autres défis. Ainsi, même si la quantité d’emballages industriels n’a pas forcément augmenté ces vingt dernières années, nous allons prendre des mesures en matière de prévention et réutilisation.

En outre, nous voulons mettre fin à l’exportation lointaine des matériaux. C’est en Europe et encore mieux en Belgique que les matériaux doivent être recyclés. Ainsi, nous gardons des matières premières précieuses, créons de la valeur ajoutée et de l’emploi. »

La prévention et l’écodesign constituent le premier axe d’actions du plan. Qu’est ce qui est prévu concrètement ?

« Le plan prévoit 5 actions principales. Début 2021, nous allons mettre en place un Single Point of Contact pour les entreprises en matière d’écodesign. Il s’agit d’un « hub » auquel toute entreprise pourra s’adresser pour recevoir l’information nécessaire pour concevoir des emballages qui s’inscrivent mieux dans la circularité.

Ensuite, nous allons stimuler les livraisons en vrac. Déjà aujourd’hui, beaucoup de produits sont livrés aux clients industriels sans emballages, où l’emballage est en fait le camion. Pensons, par exemple, à la farine qui est livrée au boulanger et stockée dans un silo ou le malt pour un brasseur. Nous savons que cela se fait déjà beaucoup mais nous voulons stimuler les entreprises à encore aller plus loin.

Nous allons également encourager la réutilisation des emballages industriels. Citons un exemple : en 2030, nous avons l’ambition que 80% des palettes belges soient réutilisables.

Pour guider les entreprises dans ces différentes démarches, nous allons développer des lignes directrices claires. Cela doit entre autres leur permettre de savoir comment elles doivent concevoir leur emballage pour qu’il soit plus circulaire. Ainsi, les entreprises seront par exemple amenées à diminuer les impressions sur les emballages. En utilisant moins d’encres, on peut plus facilement recycler.

Enfin, chez Valipac, l’organisme de gestion des emballages industriels, en 2024 nous mettrons en place un système d’écomodulation pour les cotisations. En deux mots : un emballage plus difficilement recyclable devra payer plus. »

Et quels sont les objectifs liés au deuxième axe d’actions, pour l’augmentation du tri à la source et au niveau du recyclage ?

« Pour aller chercher les 10,3% emballages industriels qui ne sont actuellement pas recyclés, nous devons amener les entreprises à mieux trier à la source. Il y a en effet encore trop d’entreprises qui ne le font pas ou pas suffisamment. De cette manière, nous souhaitons récupérer 20% des emballages dans les déchets résiduels des entreprises. Nous voulons aussi mieux connaitre la destination finale des emballages industriels via un système de traçage beaucoup plus performant qu’actuellement.

Nous ne voulons plus voir des reportages où l’on voit des emballages industriels en provenance de la Belgique entreposés et traités dans des conditions déplorables. En stimulant encore plus l’incorporation de matériaux recyclés dans les emballages, nous voulons créer également une demande ici en Belgique. De cette manière, nous encourageons l’installation d’usine de recyclage ici en Europe. »

Signature du plan d'action par Bart Buysse, CEO de Fevia

L’industrie alimentaire veut montrer qu’elle reste pro-active dans le domaine des emballages ?

« En 2018, avec la plateforme www.emballages2025.be Fevia s’est engagée avec d’autres secteurs et des entreprises dans un plan ambitieux pour les emballages ménagers. Aujourd’hui, Fevia s’attaque aux emballages industriels. Je le répète bien souvent, l’industrie alimentaire belge ne met pas des emballages sur le marché, mais des produits alimentaires. L’emballage n’est qu’un moyen pour amener le produit au consommateur final. Si on peut s’en passer totalement comme dans le cadre de la livraison par camion, alors on le fera. Mais bien souvent, l’emballage est indispensable pour ne pas perdre le produit. L’emballage est aussi une ressource précieuse de matériaux.

Nous l’avons bien compris en Belgique avec nos taux de recyclage record. Mais nous devons et pouvons faire mieux. Ce plan nous donne la direction et les éléments pour y arriver. Ensemble, avec les entreprises, Valipac et les autres signataires, Fevia compte bien faire en sorte que la Belgique reste reconnue comme le bon élève de la classe européenne. »