L’épi alimentaire : LE modèle d’information belge

08.11.2019

En octobre, le Conseil Supérieur de la Santé a non seulement publié ses Food Based Dietary Guidelines, mais aussi l’outil pédagogique belge correspondant : l’épi alimentaire. L’épi est composé des 5 groupes de produits qui permettent de réaliser de réels progrès en matière de santé. Le modèle est simple : mangez plus de produits céréaliers complets, de fruits et légumes, de légumineuses, de fruits à coques et graines et limitez votre consommation de sel. L’industrie alimentaire va aussi appliquer ces recommandations.

Simplicité, santé et innovation

L’épi alimentaire met l’accent sur les 5 groupes de produits permettant aux Belges de réaliser de manière efficace de réels progrès en matière de santé. Plus la feuille est grande, plus l’impact sur la santé publique générale est important. Le nouveau modèle a donc fait un choix clair : plutôt que de reprendre tous les produits alimentaires, il illustre uniquement les principales priorités nutritionnelles pour la population belge.

De plus, l’épi alimentaire indique clairement les domaines dans lesquels l'industrie alimentaire peut, par le biais de l'innovation, faire des efforts supplémentaires. L’épi alimentaire recommande entre autres de manger davantage de fruits à coque. Les entreprises alimentaires peuvent alors s'engager à produire des barres aux noix, par exemple, comme collation alternative. Ajoutez-y des fruits et peu de sel et vous faites d’une pierre trois coups, selon l’épi alimentaire.

Fevia souhaite informer ses membres des recommandations des Food Based Dietary Guidelines. Derrière la simplicité de ce modèle se cachent de nombreuses études complexes. C’est pourquoi nous souhaitons organiser une journée d’étude au printemps 2020 avec des présentations de chercheurs ayant participé aux FBDG.

Les céréales complètes : le saint grain

L’approche du Conseil Supérieur de la Santé contraste avec la dernière mise à jour du modèle d'information alimentaire en Flandre. Ce dernier a malheureusement conduit à une polarisation du débat public. Sain vs malsain, végétal vs animal, transformé vs non transformé. Toutefois, l’attention négative qui est toujours accordée à certains dossiers symboliques est disproportionnée.

LA principale priorité identifiée par le Conseil Supérieur de la Santé dans les Food Based Dietary Guidelines (FBDG) et dans l’épi alimentaire est d’augmenter la consommation de produits céréaliers complets (1). Les produits complets sont au sommet et dans la plus grande feuille de l’épi.

Regardons au-delà de nos frontières pour apprendre des réussites d'autres pays. Ainsi, le Danemark était le premier pays de l’UE à encourager ses citoyens à consommer davantage de céréales complètes. Le Whole Grain Partnership danois est un programme de collaboration entre les autorités, l’industrie et les scientifiques et qui a pour but d’augmenter la consommation de produits complets. Et ça fonctionne : la consommation de céréales complètes y a augmenté de 36 à 82g par jour.

L’industrie alimentaire belge s’engage aussi

Fevia évalue actuellement la possibilité d’appliquer l’approche danoise en Belgique. L’industrie alimentaire continue à chercher des solutions qui contribuent à la priorité principale. Il suffit de regarder la Convention Alimentation Équilibrée conclue par le secteur et les autorités belges. Étant donné que la Convention touche à sa fin l’année prochaine, Fevia analyse les options pour la suite après 2020.

Une option est de prolonger la Convention Alimentation Équilibrée, mais alors avec une autre approche. Là où l’accent est actuellement mis sur une diminution de l’apport calorique, la nouvelle approche devra être d’augmenter la consommation de produits complets. Si les fibres sont ajoutées à la priorité en plus des céréales complètes, d'autres groupes de produits pourraient alors participer au plan d'action.

Mais il faut également prendre en compte les quatre autres priorités. Il n’y a que pour le sel que la priorité est formulée de façon négative. Avec la Convention sel, l'industrie alimentaire et les autorités ont réalisé une réduction de l’apport en sel de -10 % entre 2008 et 2013. La Convention sel montre que les efforts ont porté leurs fruits et que nous devons poursuivre sur cette voie.

(1) Global Burden of Disease Study, bénéfice santé potentiel par priorité