Pour une information transparente sur la valeur nutritionnelle de nos produits alimentaires
Dans le cadre des engagements visant à inciter les consommateurs à faire des choix plus sains (le nutripact), Fevia, avec ses membres, s’est engagée à fournir aux consommateurs des informations supplémentaires concernant la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Depuis plusieurs années, Fevia et ses membres prennent des initiatives à cette fin et souhaitent, via l’information reprise sur les emballages ou via d’autre biais, aider les consommateurs à pouvoir choisir leurs aliments en étant bien informés.
Pour Fevia, la promotion d’un mode de vie sain et actif ainsi qu’une alimentation équilibrée et variée sont une des pierres angulaires dans la lutte contre l’obésité et le surpoids. Chaque produit peut y jouer un rôle et un système harmonisé est la meilleure garantie pour permettre au consommateur de faire des choix en étant bien informé.
En plus des informations nutritionnelles légalement harmonisées (Règlement européen Food Information to Consumer), il existe d’autres systèmes d’informations qui sont repris sur le devant de l’emballage (Front-of-Pack). Pour Fevia, un système d’étiquetage nutritionnel Front-of-Pack compréhensible et utile au consommateur doit répondre aux critères suivants :
- Il doit être harmonisé au niveau européen
Des règles identiques dans toute l’UE permettant de garantir le marché unique, y compris une représentation visuelle unique. - En attendant un système harmonisé et obligatoire au niveau européen, il reste volontaire
- Il doit être scientifiquement fondé
Application d’un processus scientifique précis, d’une méthodologie transparente et de méthodes de calcul cohérentes. - Il est conforme aux recommandations nutritionnelles sur lesquelles il existe un consensus européen
Il doit ainsi permettre au consommateur de choisir entre deux produits de la même catégorie et inciter ainsi les entreprises à la reformulation. - Le processus d’application doit être strict
Garantir une mise en œuvre correcte et identique dans toute l’UE, par l’intermédiaire des autorités de contrôle compétentes. - L’application par les opérateurs aussi accessible que possible
Utilisation gratuite du logo, manuels faciles à comprendre et à appliquer, module de calcul facile à utiliser, charte graphique pour le logo, disponibilité de toutes les informations dans toutes les langues de l’UE... - La communication au grand public est essentielle.
Elle doit permettre à chaque consommateur de bien comprendre les opportunités mais aussi les limites d’un système simplifié d’information nutritionnelle au consommateur. Cela doit également s’inscrire dans un cadre plus large d’information et d’éducation du consommateur en matière d’alimentation variée et saine.
Dans ce contexte, plusieurs entreprises du secteur ont fait le choix d’utiliser le Nutri-Score de manière élargie sur l’ensemble de leurs produits. Néanmoins, outre le fait que ce système n’est pas le système harmonisé reconnu dans toute l’Europe, les dernières modifications apportées suscitent des interrogations auprès de plusieurs autres opérateurs. Ainsi plusieurs secteurs ont fait part de leur inquiétude par rapport à l’évolution de l’algorithme :
- Le secteur des boissons rafraichissantes a souligné le manque de cohérence entre la recherche scientifique et le fait que l’utilisation d’édulcorants soit pénalisée. Cela n’encourage pas les entreprises à proposer des alternatives avec moins de sucre (UNESDA-statement-Report-on-the-update-of-the-Nutri-Score-algorithm-for-beverages.pdf)
- Le secteur du lait regrette que le nouveau Nutri-Score ne s’aligne pas avec les recommandations nutritionnelles. Pour le secteur, le Nutri-Score ne permet pas de faire un choix éclairé dans la catégorie « fromage ». Le secteur estime également qu’il n’est pas correct de comparer le lait et les produits laitiers liquides comme les yaourts à boire avec l’eau et les boissons. Cette approche empêche de mettre en évidence les qualités nutritionnelles particulières de ces produits qui ne sont pas consommés pour s’hydrater. (2023_10_31_EDA_Position_Paper_on_Nutriscore_01.pdf)
- Pour le secteur des boulangeries, le fait que le pain blanc et brun reçoivent tous les deux le même mauvais Nutri-Score est contraire aux recommandations de la pyramide alimentaire. Des analyses montent également que la réduction de la quantité de sel dans le pain n’est pas du tout reconnue.
- Le secteur de la transformation de la viande regrette l’approche négative du Nutri-Score à l’égard de ses produits. Le Nutri-Score néglige des aspects nutritionnels importants de la viande et de ses produits dérivés, tels que les protéines de haute qualité et les micronutriments (vitamines et minéraux). Plutôt que de limiter la contribution positive des protéines provenant de la viande rouge, le Nutri-Score devrait prendre en compte ces éléments positifs, notamment en utilisant des mesures comme le score DIAAS (score de digestibilité des acide aminés essentiels) pour évaluer la qualité des protéines.
Les dernières modifications au Nutri-Score se sont donc traduites par une dégradation de l’adhésion au système. Néanmoins, le système n’est pas figé et des améliorations peuvent y être apportées. Dans ce contexte, Fevia appelle à une révision de la gouvernance notamment au niveau du comité scientifique. Celui-ci devrait évoluer vers un comité plus large permettant un débat constructif et, in fine, une meilleure base scientifique pour l’algorithme de calcul. De plus, Fevia appelle à distiller, lorsque c’est possible des dénominateurs communs issus des recommandations alimentaires fédérales (Plan Fédéral Nutrition Santé – PFNS) dans la mesure où elles sont soutenues en Europe. Enfin, Fevia souhaite que les différents pays ayant choisi le Nutri-Score dont la Belgique investissent dans des campagnes de communication afin d’expliquer au consommateur les modifications apportées et éviter ainsi les confusions et mauvaise compréhension du Nutri-Score.