Opinion : Communiquer sur l’alimentation et la santé : qu’en est-il de la science ?

05.06.2018

Ce n’est pas simple pour le consommateur : chaque jour, des journaux affirment qu’un tel produit alimentaire ou un tel ingrédient (sucres, sel ou graisse) a un effet sur la santé. Les gourous de l’alimentation se succèdent et les dernières tendances en matière d’alimentation changent à la vitesse des couleurs de la mode.

Un centre de référencement uniforme

La création d’un vrai centre de référencement, que le consommateur connaît et en qui il a confiance, pourrait donner une réponse à ce défi. Nos voisins du Nord adoptent déjà cette approche avec leur Voedingscentrum (traduction littérale : centre de l’alimentation). Il est cependant important qu’un tel centre donne un avis sur la base de faits scientifiquement validés, et non sur la base de suppositions par rapport aux aliments transformés ou aux modes alimentaires venant de gourous médiatiques.

Pour en venir à un tel avis « evidence-based » sur l’alimentation et la santé, il vous faut pas mal de connaissances puisque l’alimentation recouvre bien des aspects : technologie, microbiologie, législation, diététique, etc. Le vrai défi consiste à rendre ces messages nuancés compréhensibles par le grand public. En d’autres mots, il vous faut aussi des connaissances en termes de vulgarisation et de communication.

Coalition of the willing

Une mission impossible pour collecter toutes ces connaissances en Belgique ?

Non, pas nécessairement. L’Académie royale de Médecine de Belgique a récemment organisé un symposium sur le rôle du scientifique alimentaire dans la communication sur l’alimentation et la santé. Outre les nombreux scientifiques experts en la matière, Fevia, Gezond Leven, Eos, Nice/VLAM et la Vlaamse Beroepsvereniging van Diëtisten (l’Association professionnelle flamande des diététiciens) y ont également participé. Les connaissances décrites ci-dessus pour parvenir à un avis « evidence-based » sur l’alimentation et la santé y étaient exposées. 

Les différentes parties prenantes s’accordaient aussi sur la nécessité de mettre en place une sorte de « coalition of the willing » afin de réagir aux flux d’informations chaotiques actuels sur l’alimentation et la santé. L’idée d’une « coalition » est certainement intéressante. La bonne association rassemblerait les bonnes personnes avec les bonnes approches. Et, si une coalition est possible, pourquoi ne pas créer, à terme, un vrai centre de référencement…

Lisez-en davantage ici sur le symposium de l’Académie royale de Médecine