Un système européen harmonisé pour l’étiquetage nutritionnel

Maud Sermeus
07.08.2020

Les consommateurs souhaitent avoir toujours plus d’informations sur les denrées alimentaires qu’ils achètent. C’est certainement le cas pour la composition et les informations nutritionnelles du produit. Depuis plusieurs années, Fevia et ses membres prennent des initiatives à cette fin et souhaitent, via l’information reprise sur les emballages, aider les consommateurs à pouvoir choisir leurs aliments en étant bien informés.

Pour Fevia, la promotion d’un mode de vie sain et actif ainsi qu’une alimentation équilibrée et variée sont primordiales. Chaque produit peut y jouer un rôle et un système harmonisé est selon nous la meilleure garantie pour permettre au consommateur de faire des choix en étant bien informé. En outre, la transparence est essentielle pour tendre vers une alimentation variée et équilibrée, aussi bien pour les consommateurs que pour l’industrie alimentaire

Depuis l’entrée en vigueur du règlement « Food Information to Consumers » en 2016, il est obligatoire que les valeurs nutritionnelles du produit soient reprises sur l’emballage. Fevia plaide depuis des années pour une telle obligation et s’en réjouit. Ces dernières années, nous avons aidé nos entreprises à apporter les modifications nécessaires à leurs étiquettes. 

Outre l’information nutritionnelle harmonisée légalement, les entreprises peuvent aussi appliquer d’autres systèmes (Front-of-Pack). Contrairement aux Reference Intakes (apports de référence), l’Europe ne prescrit pas exactement ce à quoi ces systèmes doivent ressembler, mais définit des critères généraux que les entreprises doivent respecter[1].

Fevia encourage les entreprises qui choisissent d’appliquer un tel système additionnel à toujours le faire de façon cohérente pour tous les produits. Le Nutri-Score peut par ailleurs être une bonne option. Dans tous les cas, nous estimons qu’un tel système futur doit remplir un certain nombre de conditions :

  1. Le système doit être harmonisé à l’échelle européenne : nous devons tendre vers des règles identiques dans tout l’Union européenne, y compris une représentation visuelle unique.
  2. Tant que la législation européenne ne rend pas un système obligatoire, nous sommes en faveur d’une application volontaire.
  3. Le système doit être scientifiquement fondé, avec l’application d’un processus scientifique précis, d’une méthodologie transparente et de méthodes de calcul cohérentes.
  4. Le système doit être conforme aux recommandations nutritionnelles sur lesquelles il existe un consensus européen.
  5. Nous demandons un processus d’application strict par lequel les autorités de contrôle compétentes dans toute l’UE garantissent une mise en œuvre correcte et identique.
  6. L’application doit être aussi accessible que possible aux entreprises : utilisation gratuite du logo, manuels faciles à comprendre et à appliquer, module de calcul facile à utiliser, charte graphique pour le logo, disponibilité de toutes les informations dans toutes les langues de l’UE, etc.
  7. Nous demandons aux autorités de prévoir une communication claire pour le grand public afin que les consommateurs comprennent et appliquent le système correctement.

En attendant, nous plaidons pour une poursuite de la réflexion sur les adaptations possibles pour peaufiner le système français actuel du Nutri-Score :

  • S’assurer que l’algorithme du Nutri-Score soit cohérent avec les conditions d’utilisation du règlement Nutrition & Health Claims 1924/2006
  • Rendre la différenciation possible au sein d’une même catégorie de produits : l’algorithme doit être conçu de manière à ce que le score obtenu permette de différencier des produits appartenant à une même catégorie.
  • Essayer d’inférer des dénominateurs communs d’après les directives alimentaires nationales (Food Based Dietary Guidelines) lorsque c’est possible, dans la mesure où elles sont appliquées en Europe.
 

[1] Cf. article 35 du règlement FIC 1169/2011