Emballé avec ambition : quatre années de Green Deal Anders Verpakt
Moins d'emballages à usage unique, davantage de réutilisation : telle était l'ambition du Green Deal Anders Verpakt. Pendant quatre ans, plus de 80 entreprises, fédérations sectorielles et pouvoirs publics ont travaillé ensemble à des solutions innovantes pour une utilisation plus durable des emballages en Flandre. En tant que co-initiateur, Fevia a fait bouger le secteur. « Nos entreprises alimentaires veulent contribuer à apporter des solutions, et cette initiative leur a donné l'espace nécessaire pour tester, apprendre et construire des systèmes circulaires qui sont également économiquement et pratiquement réalisables », déclare Candice Joseph, Environmental Affairs & Energy Advisor chez Fevia.

La force de ce Green Deal ? En abaissant le seuil de collaboration, des projets innovants et pratiques ont pu voir le jour. Des idées ont été partagées, des technologies testées et des obstacles surmontés, rendant le passage à la réutilisation concret et tangible pour les participants. Ci-après, nous avons le plaisir de mettre en lumière quelques projets inspirants d’entreprises alimentaires. Chacun de ces cas montre que l'innovation en matière d'emballage est bien vivante, mais qu'elle nécessite de l'audace, de la coopération et un engagement soutenu.
Du pot à la pompe avec Danone
Danone souhaitait que sa participation rappelle le pot de yaourt classique. Le résultat est un distributeur de yaourt innovant qui permet aux consommateurs de prélever exactement la quantité de yaourt dont ils ont besoin, dans leur propre contenant. Ce projet de « bulk refill » réduit l'utilisation de plastique à usage unique et évite le gaspillage alimentaire, car le client choisit lui-même la quantité qu'il souhaite. Moins de restes dans le réfrigérateur, plus de portions « sur mesure ».
Pendant les Jeux olympiques de Paris, Danone a également testé des contenants de remplissage, qui s'insèrent facilement dans les distributeurs. Ce concept est susceptible d'être déployé à plus grande échelle, même s'il reste des obstacles d’ordre pratique à surmonter, tels que l'hygiène et leur utilisation par les consommateurs.
Nestlé rend la promotion circulaire
Dans les supermarchés, les présentoirs promotionnels sont souvent jetables. Nestlé s'est posé la question suivante : n'y aurait-il pas une meilleure solution ? La réponse est venue sous la forme de présentoirs réutilisables, conçus pour l’être à plusieurs reprises, jusqu’à trois années d’affilée. Ceux-ci remplacent les présentoirs jetables en carton, ce qui permet d'économiser jusqu'à 90 % de matériaux.
Nestlé travaille actuellement à un système logistique et administratif afin d'optimiser leur déploiement. En effet, un présentoir réutilisable doit également être pratique à déplacer, à localiser et à exploiter. Ce projet montre bien que la pensée circulaire dans la distribution est non seulement possible, mais aussi pertinente d'un point de vue économique.
Signature Foods digitalise la réutilisation
Signature Foods a exploré le potentiel de la technologie intelligente dans le cadre du projet VISION2REUSE de Flanders' FOOD et Pack4Food. Des technologies de caméras intelligentes ont été utilisées pour déterminer si un emballage est prêt à être réutilisé ou s'il doit plutôt être recyclé ou jeté. Il s'agissait notamment d'examiner le degré de pollution, la composition des matériaux et l'état général de l'emballage.
Le projet a connu un tel succès qu'il a débouché sur de nouvelles collaborations, telles que Value4Pack, Repaco et HERPAK. Les connaissances acquises ont été compilées dans un guide pratique. En bref, le projet a permis de découvrir que la technologie est un précieux accélérateur de la pensée circulaire.
Vandemoortele s'attaque à la logistique
Chez Vandemoortele, l'accent a été mis sur les emballages pour le transport interne et la livraison aux clients. L'entreprise est passée à des conteneurs en vrac réutilisables et pliables. Cela a changé la donne : les conteneurs vides occupent moins d'espace lors du transport de retour, ce qui permet une logistique plus efficace et une réduction des émissions de CO₂.
Comme ils transportent des huiles et des graisses, un revêtement en matériau à usage unique reste nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire. Mais là encore, l'utilisation de matériaux et donc l'impact sont moindres que dans le cas d'emballages classiques. Vandemoortele montre comment nous pouvons également faire de grands bonds en avant dans les coulisses du secteur alimentaire.
Le refill comme standard chez FrieslandCampina
FrieslandCampina prouve que la réutilisation n'est pas un phénomène de mode, mais une pratique éprouvée. Leurs bouteilles en verre et leurs bacs de boissons sont parfois utilisés depuis 20 ans ou plus, certains remontant même à 1979. Pourtant, sa participation au Green Deal n'a pas été un retour en arrière, mais bien un regard vers l'avenir. L'entreprise a mis au point des refill stations et des bouteilles réutilisables qui permettent aux consommateurs de prélever eux-mêmes leurs boissons.
Bien que le projet n'ait pas encore été développé en Belgique, il montre qu'il est réaliste de consommer différemment, à condition de disposer de l'infrastructure, de la motivation et du changement culturel adéquats. L'entreprise continue d'élever le standard de ses emballages, car l'emballage parfait pour la réutilisation n'existe pas (encore), « sinon, tout le monde l'utiliserait depuis longtemps ».
Coca-Cola teste de nouveaux environnements pour le refill des boissons rafraîchissantes
Coca-Cola Europacific Partners (CCEP) a réalisé des recherches sur la façon dont les boissons pourraient être proposées dans des emballages réutilisables, en dehors des environnements de restauration rapide, grâce à des systèmes de refill. Cette démarche s'inscrit dans le cadre des ambitions mondiales de The Coca-Cola Company, de miser davantage sur les solutions réutilisables.

L'objectif était clair : tester différents systèmes et solutions dans des contextes variés afin de mieux comprendre les besoins et les attentes des consommateurs. Ainsi, les distributeurs automatiques de canettes traditionnels d'une université ont été remplacés par des stations de refill avec des gobelets réutilisables. Dans une entreprise, une installation similaire a été testée avec succès.
CCEP a été confrontée à des défis techniques et pratiques : toutes les boissons ne se prêtent pas au refill (comme les jus) et l'entretien des appareils nécessite connaissances et engagement. L'hygiène, l'approvisionnement et l'entretien restent des points sensibles cruciaux. Pourtant, ils continuent d'y croire. L'ambition est claire : continuer de tester, d'apprendre et de s'adapter, car les systèmes de refill de demain sont déjà dans les starting-blocks.
Êtes-vous aussi plein d'ambition ?
Le Green Deal Anders Verpakt a déclenché un processus particulier. Ce qui a commencé comme un engagement commun a débouché sur des dizaines d'expériences, d'idées et de réseaux novateurs. Le Green Deal est peut-être officiellement bouclé, mais le travail est loin d'être terminé. Cependant, les fondations sont là, et elles sont solides.
Pour les entreprises alimentaires, il s'agit maintenant de bâtir sur ces bases. Les défis ne sont pas des moindres : comportement des consommateurs, économie d'échelle, normes et réglementations. Mais l'élan est là, et la nouvelle législation européenne ne fera que le renforcer. « Le Green Deal montre qu'il existe une réelle volonté de changement. Mais si nous voulons vraiment aborder l'emballage différemment, nous devons continuer à travailler ensemble, même dans la phase suivante », conclut Candice Joseph.
Curieux de découvrir d'autres exemples ou les résultats de ce parcours ? Consultez le rapport final et la liste des participants sur le site web du Green Deal Anders Verpakt.