Et si... demain votre salade vous disait quand la manger ?

01.03.2022

Les entreprises alimentaires se sont lancées dans la digitalisation depuis longtemps, et de nouvelles tendances et de nouveaux gadgets apparaissent constamment. La digitalisation permet de traiter les matières premières et les produits de manière plus efficace et plus durable tout au long de la chaîne. En collaboration avec le pôle d'innovation Flanders' FOOD et le pôle de compétitivité Wagralim, nous explorons six façons dont notre système alimentaire se digitalise, du champ à l'assiette. 

Des cultures digitales au « vertical farming »

La digitalisation commence déjà dans l'agriculture. Dans les serres, des capteurs et des caméras intelligentes détectent quand et de quels nutriments les plantes ont besoin. En utilisant efficacement l'eau, l'énergie et les nutriments, les producteurs peuvent optimiser leurs serres et donc utiliser plus efficacement les matières premières. Cela nous permet par exemple de faire pousser des poivrons sur une plus longue période.

Karl Boumans, responsable de l'innovation chez Flanders’ FOOD, voit plus loin : « Les terres agricoles sont sous pression. À l'avenir, nous verrons de plus en plus de « vertical farming » avec de grandes serres automatisées. Mais pensez aussi aux drones pour gérer encore plus intelligemment la fertilisation et les semences ». Même la vache n'échappe pas à la digitalisation. À l'avenir, elle portera un collier muni d'un capteur qui indiquera en temps réel ce que l'agriculteur doit lui donner exactement.    

Des capteurs intelligents dans l'usine, jusque dans l'emballage

Les capteurs intelligents font leur apparition dans la production alimentaire, de l'usine à l'emballage. Les entreprises alimentaires travaillent avec des capteurs et des caméras intelligentes qui mesurent notamment la température, l'humidité et la couleur. Dans une biscuiterie, par exemple, cela permet d'obtenir le biscuit parfait. La prochaine étape ce sont des technologies intelligentes et l'intelligence artificielle qui exécutent ce processus automatiquement, également pour la mise au point de recettes par exemple.

Le capteur de demain vous dira dans le supermarché si vous pouvez encore manger un produit. Pour savoir si une salade est encore fraîche, il suffit de lire la date de péremption sur l'emballage. Que faire si l'emballage est endommagé ou si le produit est encore bon mais que la date est dépassée ? « Il existe un projet européen qui étudie comment un capteur dans l'emballage peut vous indiquer, via votre smartphone par exemple, si le produit est encore frais. Cela éviterait également de le jeter, ce qui entraînerait des pertes alimentaires », explique Karl.

Robots et lunettes évolués

La robotisation du processus de production continue également d'évoluer, selon Karl : « Aujourd'hui, de nombreux processus dans les usines alimentaires sont déjà automatisés. Sur certaines lignes de production, on ne voit littéralement aucune personne qui intervient. Les produits défilent sur la bande et un robot les place sur une palette, qui est à son tour transportée vers un congélateur par un chariot élévateur automatique. »

« Les robots travailleront de manière encore plus précise, par exemple pour composer une palette avec différents types de produits. Cela fait également évoluer le rôle de l'opérateur », ajoute Régis Coli, Manager 4.0 chez Wagralim. Avec des lunettes intelligentes ou derrière les écrans de leurs ordinateurs, les opérateurs vérifieront tout. Cela leur permet d'intervenir rapidement et efficacement sur une ligne de production en cas de problème. De cette manière, la digitalisation permet de garantir encore plus de qualité et de sécurité pour vos produits.

Marketing et vente en ligne, en direct

Pour répondre au mieux aux besoins des consommateurs, il faut pouvoir récupérer les données directement à la source. « Les producteurs essayent de plus en plus de vendre leurs produits en direct au consommateur, sans passer par les distributeurs, et entre autres par le biais des réseaux sociaux. », explique Régis. Si votre activité sur Facebook montre que vous êtes fan de produits locaux et faits maison, vous pourriez voir sur votre profil des publicités ou des promos pour des tartes artisanales. 

« L’offre devient de plus en plus précise avec une plus grande valeur ajoutée pour certains groupes, comme les sportifs ou les personnes avec des pathologies médicales spécifiques. Et on voit aussi émerger des plateformes de vente en ligne en direct de produits alimentaires. ». Cela exigera plus de flexibilité de l’entreprise qui devra adapter sa stratégie et son modèle de production.  

Des prévisions en temps réel pour un barbecue parfait

Supposons que le temps soit au beau fixe ce week-end et que vous souhaitiez faire un barbecue. Les producteurs doivent suivre et répondre à vos attentes. Après tout, vous voulez que les saucisses ou les burgers végans et la bonne sauce soient disponibles dans les magasins à temps. Sur la base de statistiques établies au fil des ans, les entreprises peuvent mieux prévoir le temps qu’il fera. Ces informations les aident à stocker certains ingrédients ou produits, à les transformer en temps voulu et à les livrer aux détaillants.
« Des projets sont déjà en cours dans certaines entreprises pour mieux prévoir la météo en continu et les conditions dans lesquelles un produit a été fabriqué pour garantir sa fraîcheur. », précise Régis. « Cela permet à l’entreprise d’être plus réactive en amont de la chaîne ». 

Une « blockchain » qui scanne toute la chaîne

En tant que consommateur aujourd’hui, l’on veut tout savoir sur ses aliments et on peut déjà obtenir certaines informations en scannant un produit. « Coller un code QR sur une étiquette n’est pas difficile, mais il faut collecter les informations. Pour cela, il faut des outils numériques qui permettent de visualiser la traçabilité. À l’avenir, nous sommes dans une « blockchain », une sorte de grande base de données, où toute une chaîne est certifiée, de la matière première à l’entreprise », souligne Karl.

Prenez, par exemple, une poire que vous coupez en quatre morceaux. Chaque morceau qui est divisé sur quatre tartes conserve la même « identité » de cette même poire. « La quantité de données à traiter est de plus en plus énorme. L’intelligence artificielle servira à analyser ces données et à faire des corrélations là où l’humain n’est pas capable de le faire. », conclut Régis. 

Flanders’ FOOD et Wagralim peuvent aider votre entreprise alimentaire à passer à la vitesse supérieure sur le plan numérique. Découvrez ici comment ils peuvent vous soutenir dans divers projets d’innovation