Projet d’accord interprofessionnel : FEVIA dit oui, mais…

31.01.2017

Le 11 janvier, le Groupe des 10 est parvenu à un projet d’accord interprofessionnel (AIP). La mesure qui saute le plus aux yeux, que vous avez certainement déjà lue dans les journaux, traite de la marge pour l’évolution du coût salarial des 2 prochaines années. L’AIP prévoit que les salaires dans le secteur privé peuvent augmenter en 2017 et 2018 de maximum 1,1% en plus de l’indexation. FEVIA a reçu le feu vert de ses membres pour approuver ce projet mais souligne que la marge va de 0 à maximum 1,1% et demande de plus une attention particulière pour les coûts et l’impact de la hausse de l’inflation.

Interprofessioneel akkoord

Tenant compte de la réforme de la loi sur le maintien de la compétitivité, le Conseil Central de l’Economie prévoyait à l’origine une évolution salariale maximale entre 0,9 et 1,2%. Après concertation au sein du Groupe des 10, les partenaires sociaux ont ensuite convenu d’une norme salariale maximale avec une marge entre 0 et 1,1%. Cette norme salariale formera le cadre des négociations sectorielles qui seront menées ces prochains mois dans plusieurs commissions paritaires. Que la norme salariale ait un caractère contraignant est positif. C’est certainement un progrès par rapport aux marges salariales interprofessionnelles du passé, qui n’avaient qu’un caractère indicatif.

Grâce au saut d’index, au tax-shift et à la modération salariale, le handicap du coût salarial de l’industrie alimentaire belge a baissé ces dernières années. En 2014, le handicap du coût salarial s’élevait à 21%, et encore à 17,4% fin 2016. Cette diminution a amélioré la position concurrentielle des entreprises alimentaires belges. Il est cependant évident que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour poursuivre l’élimination du handicap historique. Selon FEVIA, la réforme de la loi de 1996 n’y pourvoira que de manière limitée.

A côté de cette marge maximale, FEVIA perçoit en effet de moins belles perspectives : à cause de l’inflation en hausse et de l’indexation automatique, les salaires dans l’industrie alimentaire évolueront encore plus. L’augmentation totale du coût salarial pourrait ainsi dépasser les 4%. Cela réduirait à néant les efforts de ces dernières années pour résorber notre handicap salarial historique et affaiblirait la position concurrentielle de nos entreprises alimentaires par rapport aux collègues étrangers. Gardant cet effet à l’esprit, FEVIA appelle le gouvernement à se pencher urgemment sur une réforme en profondeur du mécanisme d’indexation.