Réduire les pertes alimentaires du champ à l'assiette : 4 projets en donnent l'exemple
L'industrie alimentaire belge s'engage activement à réduire les pertes alimentaires dans la chaîne. Son ambition est de contribuer à une réduction de 30 % des pertes alimentaires dans la chaîne d’ici 2025, par rapport à l’année 2015. C’est pourquoi des entreprises, des instituts de recherche et des organisations unissent leurs forces pour éviter les pertes, du champ à l’assiette. En produisant plus intelligemment, en améliorant la collaboration et en exploitant de manière plus efficace les flux secondaires, nous pouvons obtenir des résultats significatifs dans toute la chaîne. Nous vous présentons 4 projets qui démontrent que réduire les pertes alimentaires crée davantage de valeur pour la planète, le consommateur et l’entreprise.
« Impliquez vos équipes sur le terrain » (Puratos)
L’an dernier, plusieurs entreprises du secteur alimentaire se sont rencontrées à quatre reprises au sein d’un réseau d’apprentissage consacré à la réduction des pertes alimentaires, une initiative du Partenariat industriel, organisée par Fevia Vlaanderen avec le soutien de VLAIO. Grâce aux échanges entre elles et avec des experts, les entreprises ont trouvé des idées pour optimiser leur production en réduisant les pertes alimentaires dans leurs processus. Puratos était l’un des participants.
Chez Puratos, le ‘Food Waste’ n’est pas seulement un enjeu opérationnel, mais une priorité stratégique pour tous au sein de l’entreprise. L’ensemble du cycle de vie du produit est passé en revue, chaque phase ayant un responsable clairement identifié. La réduction des pertes alimentaires est également intégrée aux objectifs individuels. La nomination d’un Group Food Waste Manager a donné un nouvel élan à l’approche, notamment avec le développement d’outils d’analyse permettant d’identifier les causes des pertes alimentaires, ainsi que le système ‘stock-at-risk’, qui aide à prévenir de manière proactive la détérioration des matières premières.
Selon Puratos, le plus grand défi réside dans la montée en échelle des nouveaux produits, du laboratoire à la production industrielle. Surtout lorsqu’il s’agit de formulations spécifiques aux clients, avec des matières premières uniques et des volumes incertains, cela peut entraîner des surplus de stock. Pour limiter le gaspillage en cas de consommation incertaine ou de changements fréquents, l’entreprise mise sur une collaboration étroite entre la R&D, la chaîne d’approvisionnement et les clients.
Ce qu’ils recommandent aux autres entreprises ? « Mesurez dès le début, impliquez les collaborateurs sur le terrain et misez sur des actions simples et réalistes, car réduire les pertes alimentaires, c’est à la portée de tous. »
« Mesurer, c’est savoir » (CBL)
De bons résultats sont également obtenus au niveau sectoriel. C’est ainsi que la Confédération Belge de l'industrie Laitière (CBL), en collaboration avec le gouvernement flamand (OVAM) et Vlaanderen Circulair, a lancé un projet visant à cartographier les pertes alimentaires tout au long de la filière laitière. Les pertes chez les transformateurs laitiers belges restent remarquablement faibles : en moyenne, seulement 1,06 % du lait transformé est perdu. Ce faible chiffre reflète des années d’efforts constants en matière d’efficacité, d’investissements dans des équipements de production modernes et d’une volonté forte de réduire le gaspillage.
Une force majeure réside dans la valorisation élevée : 73 % des flux résiduels servent à produire des aliments pour animaux, la meilleure utilisation possible après la consommation humaine. Les autres flux sont utilisés pour la production d’énergie par combustion (25 %) ou compostés (2 %), ce qui permet de donner une destination utile à quasiment tous les résidus.
Grâce à un nouvel outil d’analyse, la CBL cartographie de manière structurée les pertes alimentaires chez les transformateurs laitiers. Grâce à cet outil, les entreprises disposent d’une meilleure visibilité sur leurs chiffres, peuvent mesurer leurs progrès et peuvent se confronter à la moyenne du secteur. Cette démarche se traduit déjà par des actions concrètes : les entreprises cherchent à utiliser leurs flux résiduels comme aliments pour animaux, en s’inspirant de l’expérience des autres secteurs. Par ailleurs, des données sont également collectées au niveau de l’élevage laitier, où seulement 0,67 % du lait cru est perdu.
Enfin, la CBL a examiné les relations entre l’industrie et le retail. Il y a un besoin d’amélioration en matière de communication, de transparence et d’harmonisation autour des dates de péremption, des délais de livraison et des spécifications produits. Des projets pilotes axés sur le partage des données, la prévision et la coopération tout au long de la chaîne sont des pistes possibles pour avancer. Mesurer, c’est savoir, et c’est précisément pour cette raison que le secteur continue à miser sur la collecte de données, la génération d’insights et la collaboration.
« Entourez-vous » (Wagralim)
Une chose est claire : les matières premières ont beaucoup de valeur. C’est pourquoi, Wagralim, le Pôle de compétitivité et d'innovation agroalimentaire wallon, accompagne les entreprises alimentaires dans des projets innovants qui transforment les pertes alimentaires en nouvelles opportunités. À titre d’exemple, ‘MixMatters’ est un projet européen qui transforment les légumes et fruits invendus en ingrédients à valeur ajoutée tels que des protéines, des sucres et des substances bioactives. Ou encore ‘Waloval’, une initiative de Circular Wallonia qui vise à développer des solutions industrielles pour des flux comme la pulpe de pomme, les drêches de bière ou le son de blé. Toujours avec le même objectif : éviter le gaspillage tout en créant de la valeur.
De plus, Wagralim mise fortement sur le partage des connaissances et la collaboration. Ainsi, grâce au projet ‘BResilient’, les PME bénéficient d’un accès à une expertise et à des financements pour mettre en œuvre des innovations circulaires dans leur entreprise. Une chose est claire : on ne doit pas affronter seul le problème des pertes alimentaires. Entourez-vous de partenaires, de modèles et d’opportunités, et faites la différence dès aujourd’hui !
« Et... On passe à l’action ! » (Flanders’ FOOD)
Même si beaucoup d’entreprises alimentaires ont une idée des points où surviennent les pertes alimentaires, cela ne se traduit pas forcément par une amélioration du processus de production. Dans le but de rendre l’action plus accessible, Flanders’ FOOD, le Pôle de compétitivité de l’industrie agroalimentaire en Flandre, a développé un outil pratique : le scan des pertes alimentaires. Grâce à une auto-analyse, votre entreprise peut rapidement évaluer les pertes de matières premières, de produits ou de flux secondaires ainsi que leurs impacts financiers.
Basé sur de nombreuses années d’expérience sur le terrain auprès d’entreprises du secteur alimentaire, le scan vous aide à définir vos priorités. Pensez à des facteurs comme les erreurs d’étiquetage, les interruptions de la chaîne ou les emballages mal remplis — des problèmes facilement identifiables et corrigibles. Une fois le scan réalisé, vous saurez précisément où concentrer vos efforts, que ce soit sur la revalorisation, l’amélioration des processus ou un dialogue renforcé avec les fournisseurs. En bref, souhaitez-vous non seulement identifier les pertes alimentaires dans votre entreprise, mais aussi agir concrètement pour les réduire ? Dans ce cas, cet outil constitue le point de départ parfait. Et… On passe à l’action !
Souhaitez-vous encore plus de conseils pratiques pour passer à l’action ? Ces articles vous aideront à aller plus loin :
10 pistes de réflexion issues d’un dialogue sur les pertes alimentaires
Avez-vous des excédents alimentaires ? Faites-en don à des organisations sociales !
Par rapport au terme « pertes alimentaires »
Ici, nous utilisons le terme « perte alimentaire » tel qu’il est employé par le gouvernement flamand : « Toute réduction des aliments disponibles pour la consommation humaine qui a lieu dans la chaîne alimentaire, de la récolte à la consommation. » Les pertes alimentaires concernent donc des (parties de) produits ou de matières premières comestibles qui étaient destinés à la consommation humaine mais qui sont perdus.
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